MICROPLASTIQUES : DÉFINITION ET
CONTAMINATION ENVIRONNEMENTALE
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) définit les microplastiques comme des particules de plastique dont la taille est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Les microplastiques sont présents sous différentes formes (fragments, fibres, billes, films etc.). Ils peuvent être composés de plus de vingt polymères différents (polyéthylène, polypropylène, polystyrène, etc.) incluant des additifs, (plastifiants, antioxydants, retardateurs de flamme, colorants).
Ils peuvent être produits intentionnellement
(microbilles dans les cosmétiques…) ou issus de la fragmentation de particules de plus grande taille (macroplastiques), comme les déchets plastiques en mer. Sur terre, sont responsables essentiellement les poussières émises par l’abrasion des pneus et des centaines de millions de microfibres de nos vêtements 10, à 60% composés de matières synthétiques (polyester…) qui s’échappent dans l’eau à chaque lavage en machine.
Les emballages alimentaires, comme les bouteilles en PET, sont aussi sources de microplastiques et
contribuent au relargage de microplastiques dans l’environnement.
En bout de course, on retrouve les microplastiques partout : dans l’eau, dans la chaîne alimentaire, dans l’alimentation, dans l’air que l’on respire… dans l’eau que l’on boit !
Les produits de la mer, comme les huîtres ou les poissons, sont particulièrement contaminés.
Les micro-débris de plastiques sont de surcroît des éponges chimiques qui absorbent progressivement des polluants persistants présents dans l’eau avec le risque de créer des « effets cocktails ».
LES SCIENTIFIQUES SONNENT L’ALARME
L’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît la contamination généralisée.
En mars 2018, la publication d’une étude (11) américaine a fait grand bruit : pour la première fois, la contamination systématique et à travers le monde des eaux embouteillées par les microplastiques était mise en lumière. Des microplastiques ont été détectés dans 93% des 250 bouteilles analysées en provenance de 11 marques dans 9 pays différents avec une concentration moyenne de 10,4 microplastiques de taille supérieure à 100 micromètres par litre.
Les principaux types de plastiques retrouvés sont le polypropylène (54%), le nylon (16%), et le PET (6%) et sont sous forme de fragments de formes irrégulières. La proportion importante de polypropylène, matériau composant les bouchons, laisse penser que le processus de fabrication de la bouteille et l’ouverture de la bouteille, pourrait être une des sources de contamination.
En 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé se saisit du dossier et publie un rapport « Microplastics in drinking water » (12) dans lequel elle reconnaît officiellement le phénomène de contamination généralisée des eaux (rivières, océans, eaux de boisson, eau du robinet).
L’organisation synthétise les résultats des principales études sur le sujet (voir tableau page 9). Si la présence systématique de microplastiques est avérée, le nombre de particules identifiées par litre est très variable. L’absence de méthodes d’analyse harmonisées en est certainement une des explications.
SANTÉ : DES RISQUES DE MIEUX EN MIEUX DOCUMENTÉS
Si les preuves scientifiques s’accumulent sur la présence avérée de microplastiques dans le corps
humain, il existe encore très peu d’études sur leurs impacts sanitaires et leur accumulation dans
l’organisme humain. Aucune étude à grande échelle et approfondie n’a encore été réalisée sur le sujet.
Le rapport de 2019 de l’Organisation Mondiale de la 🍻 (13) reconnaît la contamination généralisée des eaux aux microplastiques mais se veut rassurant… tout en admettant qu’il est nécessaire de combler de sérieuses lacunes dans la connaissance scientifique !
L’organisation s’avoue impuissante à trancher sur les risques sanitaires en raison du nombre très
insuffisant d’études. Elle appelle à l’approfondissement des recherches sur les effets des microplastiques sur la santé et à « la répression de la pollution plastique » (14) : « il est urgent d’en savoir plus sur les conséquences des microplastiques sur la santé, car ceux-ci sont présents partout, y compris dans l’eau que nous buvons » a déclaré la Docteure Maria Neira, Directrice du Département santé publique, environnement et déterminants sociaux de la santé à l’OMS.
Des études réalisées sur les animaux sont peu rassurantes et suggèrent une nocivité de l'ingestion
de micro et nanoparticules de plastique sur le microbiote intestinal, le métabolisme ou encore le
cerveau. Une étude de 202115 réalisée sur des souris démontrait que les microplastiques pénétraient le cerveau et pouvaient y détruire des cellules microgliales qui protègent le cerveau des pathogènes.
L’ANSES16 évoque des dysfonctionnements intestinaux constatés chez les animaux : « de nombreuses données montrent que l'ingestion de certains microplastiques entraîne une dysbiose, c’est-à-dire un déséquilibre du microbiote, et un dysfonctionnement intestinal chez plusieurs animaux, essentiellement des poissons et des coquillages. Des données récentes suggèrent que ces effets toxiques sur le microbiote et l’épithélium intestinal pourraient également atteindre des mammifères, suite à l’ingestion de certains types de microplastiques. ». Des études menées par Ifremer et le CNRS sur les huîtres ont montré que le fait d'ingérer et d'excréter des micro et nanoplastiques demande de l'énergie aux individus, énergie qui ne peut ensuite servir pour la croissance ou la reproduction (17).
Aucune étude ne s’est intéressée jusqu’à ce jour aux effets sur l’Homme ni au cocktail de microplastiques qui contaminent notre alimentation. Pour étudier les impacts des microplastiques sur la santé humaine, l’organisation néerlandaise ZonMw (18) a récemment lancé une série de 15 projets de recherche.
10. J. Zalasiewicz, S. Gabbot & C. Watters, “Plastic waste : how plastics have become part of the Earth’s geological
cycle”, Waste (2e éd.), 2019, Pages 443-452
11. Mason et al. - Synthetic Polymer Contamination in Bottled Water - Front Chem 2018
12. WHO - Microplastics in drinking water - 2019
13. Ibid
14. WHO - L’OMS appelle à renforcer la recherche sur les microplastiques et à prendre des mesures énergiques contre la pollution par le plastique - 2019
15. DGIST - Successful Identification of the cause and cellular physiology of apoptosis caused by microplastics introduced into the brain - 2021
16. ANSES - Un cocktail de microplastiques dans notre alimentation - 2022
17. Tallec et al. - Nanoplastics impaired oyster free living stages, gametes and embryos. - Environ Pol 2018
18. ZonMw - How do microplastics affect our health?
Lire la page sur les filtres internes et externes des fontaines Kangen : La série ULTRA-E de filtration submicronique, fabriquée avec une technologie brevetée d'électro-adsorption, est capable d'éliminer les agents pathogènes submicroniques et les contaminants inorganiques par électro-absorption et échange d'ions.